"Sex and Shanghaï"
Les blogs vantant les exploits sexuels, réels ou imaginaires, de leur propriétaire, sont légions sur le net...un moyen facile de se faire valoir, de s'exhiber sans risque, de céder à la mythomanie. En Chine, il est bon de réfléchir à deux fois avant de se lancer dans ce genre de confidences... An anonymous English-language Weblog by a self-styled Shanghai-based expat,
bragging in explicit detail about multiple sexual relationships with local
women, has sparked a furious reaction.
Lisez ceci : (c'est en anglais, pour les paresseux, traduisez la page via Google)
A local professor was so outraged he called on all Internet users to help
track down the "immoral foreign scoundrel."
The angry response has spread through the Chinese-language virtual world and
spilled over into the more conventional domestic media.
The controversial "Sex and Shanghai" blog, hosted by the Website
blogspot.com, rocketed to public attention last Friday.
The writer of the diary, who used the online pseudonym "chinabounder,"
claimed to be a Briton teaching English in a local university.
The author chronicled sexual exploits among women, all of them Chinese and
some of them his students, and mixed it with a good dose of content denigrating
Chinese men and the Chinese government.
"This is an unacceptable insult to the Chinese people," said Dr Zhang Jiehai,
a professor at the Shanghai Social Sciences Academy who came across the blog and
issued a public letter on his own blog last Friday calling for a hunt for the
author.
"We are going to find him, make him apologize for what he writes and quit the
job of teaching," Zhang said.
"We will use him as an example to tell women who blindly admire foreigners to
be wary."
Zhang's call has received overwhelming support in the past few days.
His email box has been swamped by messages echoing his views and his personal
blog site has overflowed with posts showing anger and support.
Mainstream media have joined in the condemnation.
"The blog gives a bad name to Shanghai," Xinmin Evening News said.
But not all agreed the hunt is the way to go.
"It's normal for Chinese people to react strongly to an arrogant and
offensive foreign blogger but we should pursue a lawful solution," said Zhang
Youde, a sociologist with Shanghai University of Political Science and Law.
"To initiate a witchhunt is unrealistic and irrational."
Such hunts are not new in Chinese-language cyberspace.
Earlier this year, an angry husband posted sketchy personal information
online about a college student he said had an affair with his wife, leading to a
massive hunt for the "seducer."
The identity of the student, living in the northern Hebei Province, was
revealed and he and his family were harassed by hate mail and even life threats
even though he denied the husband's accusation."
Source : Shanghai Daily, 31.08.06
Les rapports entre étrangers et chinois sont parfois tendus, les uns méprisant les autres, les autres enviant les uns, créant ainsi facilement un climat malsain dont la teneur en souffre est telle qu'une étincelle suffit à mettre le feu aux poudres.
On pourrait classifier, en simplifiant beaucoup, les jeunes filles chinoises (du moins celles qui résident dans les grandes villes) en deux catégories, celles, de tendance traditionnelle, très attachées aux valeurs familiales et à l'honneur (entendez par là sauvegarder la face à tout prix), qui sacrifie tout ou presque à leur avenir et à la satisfaction de leurs parents, prenant leur cursus scolaire très au sérieux, afin d'atteindre un jour les objectifs de réussite sociale inculqués par leurs parents. Point question ici de désir personnel ou de chimères, le concret prime et le travail est la seule clef envisageable du succès.
L'autre catégorie, plus souvent issue de milieux modestes, dont la famille ne vit pas en ville mais à la campagne, parfois reculée, vouent un culte non moins fervent à la réussite sociale mais les moyens pour y parvenir sont autres. Tous les moyens sont bons et les plus faciles sont les plus tentants. Faisant fi du regard méprisant de leurs soeurs-sérieuses, elles affichent sans gène leur souhait de vie meilleure, la vie qu'elles voient s'étaler sur tous les magazines et sur toutes les affiches aguichantes étrangères, l'étranger, c'est la vie meilleure, c'est la facilité, c'est le luxe, c'est donc l'étranger qu'il faut viser. Qu'importe le quand dira t'on, qu'importe les humiliations, leur volonté farouche est de marbre, leurs moyens d'y parvenir "so sweet", mais ne vous fiez jamais à leur candeur, leurs yeux, eux, ne se trompe pas.
Aucun jugement de ma part sur ces filles, traditionnelles ou opportunistes, ni sur ceux qui les "utilisent", mais je penses que de chaque côté de cette absurde barrière, chacun pense gruger l'autre, chacun aime à dire qu'il se sent légitimement lésé, alors que personne n'est dupe. Chacun offre à l'autre ce qu'il recherche, rien de malsain dans un échange consenti, même tacitement.
J'observe ces querelles, ces envies de lynchage, ces grands mots «la canaille étrangère immorale» d'un oeil amusé, fataliste peut-être. Je ne suis ni dans un camp ni dans l'autre, aucun parti ne me tente.
La morale de cette histoire ? Il faut être stupide pour penser que l'on puisse impunément bafouer la sensibilité d'autrui, à tort ou à raison. Il faut être encore plus stupide pour penser qu'en Chine, l'on puisse le faire anonymement.